Association Relations J.E.A.N.

1 – Le monde en compétition

Dès les années 1970, Marc Rohrbach voyait notre monde en profonde mutation – extraits d’une causerie à Paris –

LE MONDE EN MUTATION

1- Le monde en compétition

Le monde dans lequel nous vivons nous paraît étrange et familier. Familier, parce que quotidien et parce que nous vivons en lui et de lui. Il nous déconcerte, cependant, par son étendue, par son extrême diversité, par l’inconnu qu’il recèle, par ses contradictions, voire par son absurdité. La perception que nous en avons peut être aiguë, cela n’empêche pas qu’elle soit partielle, étriquée, même si commence à émerger la conscience d’une interdépendance et d’une communauté de destin avec notre planète la Terre et ses règnes vivants.

Plusieurs philosophes pensent que nous avons changé de planète en quelques décennies, tandis que nos mentalités comme nos organisations demeurent fixées sur des réflexes lentement acquis et subitement périmés.

Dès le milieu du XXème siècle, des hommes attentifs aux transformations et aux grands courants d’idées de notre temps ont établi des constats qui ont valeur d’avertissement. Ainsi, Albert Einstein, à l’annonce de la première explosion atomique : « Une nouvelle manière de penser est maintenant nécessaire si l’humanité veut survivre ». Ainsi, Gaétan Picon : « Jamais n’a été plus intense ni plus légitime le sentiment de vivre une mutation sans précédent. Sans précédent, parce que, pour la première fois, elle concerne tous les hommes, consciemment associés dans une histoire commune – et parce qu’il n’est pas un seul aspect de la réalité, un seul domaine de l’esprit qu’elle n’atteigne… »

Dans ce monde de compétition frénétique qui mène à l’exclusion les moins adaptés, en ce temps d’incertitude générateur d’angoisse parce que débordant de possibilités diverses et contradictoires, nous avons de la peine à reconnaître parmi les moyens offerts ou les solutions présentées celles qui, par leur simplicité, permettent à chacun de participer à l’éclosion d’un monde nouveau.

La réalisation d’un monde qui resterait extérieur, étranger à ses participants, qui ne serait ni désiré, ni compris, ni accueilli, est inconcevable. Un monde meilleur ne saurait être décrété, ni même donné, encore moins imposé. Il faut qu’il naisse dans les cœurs et s’accroisse de proche en proche, biologiquement en quelque sorte, par le jeu des relations humaines et du rayonnement personnel, en toute liberté.

Nous n’avons d’autre choix que d’accorder notre espoir et notre confiance à l’être humain, à la personne, à sa conscience d’être, présence intérieure, source de vie universelle, d’où l’homme tient, précisément, sa faculté de s’éduquer soi-même, son besoin de vivre une vie meilleure, sa tendance à communiquer et à partager.

Prendre son destin en main, c’est aussi bien concevoir un avenir qu’accepter de se voir tel que l’on est afin de ne pas poursuivre des chimères. C’est encore faire la paix en soi-même et avec soi-même, dialoguer avec ce qui nous dépasse, se relier aux sources, accepter l’imprévu et en tirer parti, résoudre les conflits et les problèmes, vivre en harmonie avec nos semblables et avec notre planète.

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