Marc ROHRBACH
(les…signalent un changement de phrase ou de paragraphe)
Nous sommes conditionnés dès le départ, tout nous conditionne : ce que nous sommes, ce que nous apprenons, les expériences faites par nous et autour de nous, par nos croyances, par notre état de fatigue ou de santé…A la faveur de ce conditionnement particulier nous ne nous confondons pas les uns avec les autres. Il est essentiel que ces particularités soient sauvegardées.
Cela n’empêche nullement qu’une vérité universelle soit ressentie et exprimée avec un certain degré d’exactitude. Au travers de nos perceptions comme de nos expressions, il y a des valeurs communes et permanentes qui sont dites « objectives ».Il nous appartient d’en chercher les traductions quelles que soient les conditions où nous nous trouvons.
Or il n’y aurait nulle intelligence, nul raisonnement et nul langage si les personnalités ne pouvaient prendre conscience les unes des autres. Ce qu’il y a de commun en elles, est que chacune donne aux autres, valeur et signification. Si l’on exempte donc les particularités qui nous distinguent les uns des autres, nous formons une grande, une immense unité vivante où nous sommes UN.
Il n’est refusé à aucune vie s’exprimant par la personnalité de pouvoir naître à cette réalité. Nous y sommes tous conviés. Mais il sera plus aisé, plus naturel pour chaque personnalité d’atteindre à cette nouvelle naissance lorsque la Terre portera une humanité elle-même consciente et personnalisée, agissant consciemment en harmonie avec les autres règnes de la Terre…
C’est cela, notre personne humaine : un ensemble de personnalités, disons « inférieures » (atomes, cellules, organes, etc) assemblées entre elles, qui la construisent et la font se mouvoir…Nous voyons ainsi apparaître dans notre personnalité – et donc dans notre comportement – un ensemble d’exigences plus ou moins déterminantes, plus ou moins justes, plus ou moins saines qui puisent leur origine dans les personnalités « inférieures » dont nous sommes formés.
Une bonne part de nos impulsions personnelles vient de ces éléments « plus petits que nous »…Si des anomalies ne se généralisent pas, c’est que les choses ne vont pas simplement et seulement selon ce que le plus petit souhaite…Ici interviennent les liaisons de la personne, avec des réalités plus grandes qu’elles.
Les réalités sont celles de l’impulsion originelle qui a fait naître la personnalité et qui est inscrite dans toutes ses cellules et tous ses organes, celles de petits ensembles tels que famille ou communauté, celles de grands ensembles tes que Etat, unité humaine…, l’Univers ou Dieu.
S’il y a intelligence, ordonnance, harmonie dans les actes de la personne, c’est du fait de sa relation avec ces réalités qui la dépassent…Nous parlons là d’un acheminement « religieux » (au sens de relation), intérieur à tout être humain, qu’il soit croyant ou non. En l’absence de cet acheminement l’être humain ne sait pas se conduire et devient asocial.
Un homme seul, sans aspiration intérieure, n’a ni religion, ni relations. Sa religion commence lorsque sa solitude cesse, soit par la présence d’un autre être humain à ses côtés, soit par la présence d’un idéal auquel il souhaite obéïr…
Pour que la personnalité puisse agir comme elle le doit, il faut qu’elle soit éclairée, qu’elle accueille les connaissances qui lui permettent d’agir, d’ordonner et de s’orienter.
Ce dépassement peut prendre divers noms…L’esprit étant ce qui anime, ce qui dirige, ce qui oriente et éclaire, ce qui est puissance de vérité, relation exacte et opportune entre les choses, nous donnerons à ce dépassement le nom de conscience spirituelle. La conscience spirituelle est donc ce qui permet à la personnalité de recourir à l’esprit, d’agir avec discernement et de répondre aux sollicitations et informations qui lui parviennent.
C’est cette conscience qui peut être dénommée « Royaume de Dieu ».